Soo Min, tu veux que l’on te coupe les cheveux ? Que l’on te cloue les mains sur une planche à  sept trous ? Regarde ces hommes qui rotent leur nourriture les joues congestionnées, tripotant des  cure-dents. La poésie des Ko H., les moines patriarches, les bras suants entourant des jeunes filles,  Prix Nobel du boule et de la révolution des cuisses. Soo Min, tu veux que l’on te refasse le nez ? Tu  veux manger des gâteaux gélatineux, des pieds de porcs ? Ou de la tarte à la tortue ? Mascarade !  On a des acariens dans les cils, paraît-il… Soo Min, regarde un peu le pouvoir de l’érection molle,  regarde de l’intérieur les abattoirs, la soupe au bouillon de bœufs saignés halal. Regarde les abeilles  Soo Min, elles devraient se défendre les abeilles, piquer dans les yeux pour les rendre aveugles les  industrieux de la corruption, proxénètes et fabricants de cartes à puce. Tapote sur ton téléphone ton  agonie, tu en perdras les yeux… Soo Min, on fera des fantômes de ta peau, alors veux-tu prendre un  bain de glaçons ? Tu les vois ces hommes gras, les testicules aux abois ? Il faudrait leur masser les  omoplates, faire la chambre trois fois ? On fera des oreillers avec tes plumes d’oie… Soo Min,  cache ton visage, cache tes pleurs, en pleureuse mortifère, en fille morbide, tu rêves d’être un  vampire, de leur mordre la clavicule, de cracher sur leurs portraits faisandés, eux qui grignotent  insensiblement des bébés avec leurs yeux de patriarches paille-en-cul. Ivres, ils ont des yeux de  chameaux lubriques, fardés de sueur comme des grenouilles avec leurs yeux toxiques… Tu penses  sincèrement que toutes les chouettes du globe devraient leur manger les globes. Soo Min, sors un  couteau, sors une lame. Fais leur croire que tu veux couper des fruits, puis coupe leur les doigts.  S’ils veulent manger des fruits, fais leur manger leurs propres doigts ! Tu les a vu dans leur  costumes rigides, ces hommes amphibies, ces renifleurs de vagins, ils veulent copuler sur des  conques en salivant gélatineusement. Ils veulent boire des liqueurs en se masturbant le pouce. Soo  Min, crois-moi, c’est le bon jour pour faire un crime, pour cracher la viande, pour briser des  mâchoires… Alors sors une lame et taille des joues, coupe des lobes, et saigne, et entasse des  vertèbres. Soo Min, ils chatouillent de leurs doigts tordus les aisselles des fillettes, avec leurs ongles  vermoulus bruns… Que la lame perce leurs joues de l’intérieur. Que la lame saigne la paroi interne  des joues. Qu’elle saigne les muqueuses et les lèvres et tranche les tendons. Qu’elle crève enfin la  commissure labiale, l’intermaxillaire, en hachant menu la face dorsale de la langue, sectionnant le  frein des gencives comme si on coupait net le frein d’un prépuce puant… Tu n’as pas à rougir ou à  pleurer Soo Min, car c’est tout à ton honneur, de découper ainsi la chair des monstres, des hommes